4.3 Accélération newtonienne

Choisissons une accélération décrite par

        μ
aρ = - -2-
       ρ
(4.13)

(μ > 0, donc l’accélération est bien dirigée vers le centre O). Dans ces conditions, en posant u = 1-
ρ, on obtient avec la deuxième formule de Binet (4.12)

    2     d2u-        2
- Cu (u +  dθ2) = - μu ,
(4.14)

soit encore

 2
d-u-       μ--
dθ2 + u =  C2,
(4.15)

et la solution est

                    μ--
u =  αcos(θ - ω ) + C2.
(4.16)

En posant e = αC2∕μ, on trouve finalement

           C2-
ρ = --------μ------- = -------p--------,
    1 + e cos(θ - ω )  1 + e cos(θ - ω )
(4.17)

ce qui est l’équation d’une conique d’excentricité e et de paramètre p. Les constantes arbitraires α et ω introduite dans (4.16) sont déterminées à partir des conditions initiales, et il est toujours possible de choisir α > 0 et donc e > 0, car si on obtient α < 0, il suffit alors de remplacer ω par ω + π [1].

Utilisons à présent la première formule de Binet,

 2       2  2    du- 2
v   =   C (u  + (dθ ) )                                  (4.18)
         2
    =   μ--(1 + e2 + 2e cos(θ - ω ))                     (4.19)
        C2
        μ2-                     2
    =   C2 (2 + 2e cos(θ - ω) + e - 1)                   (4.20)
         2     2
    =   μ--(2C--+  e2 - 1)                               (4.21)
        C2   μρ
         μ     2     μ2
    =   2--+ (e  - 1)--2,                                (4.22)
         ρ           C
et finalement on en déduit
                    2
v2 - 2μ-= (e2 - 1)-μ-.
      ρ           C2
(4.23)

Le second membre est constant, on en déduit donc que le premier membre l’est également, et que par conséquent sa valeur ne dépend que des valeurs initiales de v et de ρ. Plus précisément, ce sont ces valeurs initiales qui vont déterminer le type de trajectoire, à savoir

Il est remarquable que pour une distance initiale ρ0, seule le module de la vitesse détermine le type de la trajectoire, et en aucun cas sa direction [2].

Le cas où la trajectoire est une ellipse correspond à la première loi de Kepler. Ce cas nous permet également de retrouver la troisième loi de Kepler. Par intégration sur une période T, l’équation (4.4) donne

     C
S =  --T,
     2
(4.24)

et la trajectoire étant une ellipse, on sait aussi que

S = πab
(4.25)

a et b sont les demi grand axe et demi petit axe de l’ellipse. On montre par ailleurs que b = √---
 ap avec p le paramètre de l’ellipse, déjà défini par l’équation (4.17), on en déduit

C-T  = πa3∕2√p--= πa3∕2√C--,
 2                       μ
(4.26)

ce qui conduit après élévation au carré à

  2      2
T--=  4π--
a3     μ
(4.27)

Or μ étant une constante caractéristique de la cause de l’accélération, on en déduit bien la troisième loi de Kepler, qui dit que le rapport T2∕a3 est constant pour les planètes gravitant autour du Soleil.

Remarque : on a supposé auparavant μ > 0, mais pour les forces coulombiennes, il est possible d’avoir μ < 0. Dans ce cas, on a toujours v02 - 2μ
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ρ0 > 0, et la trajectoire d’une particule chargée subissant une accélération due à une particule chargée de même signe sera une branche d’hyperbole.