1 Angle horaire de culmination

On part de la formule reliant la hauteur h du Soleil pour une latitude ϕ à sa déclinaison δ et à l’angle horaire H :

sin h  =   sin ϕsinδ + cos ϕcos δcos H                         (1)

      =   f(δ,H ).
sin h étant une fonction croissante de h si 0 < h < π∕2, on peut étudier directement la fonction f pour trouver le maximum de h. Celui-ci s’obtient en écrivant df = 0, soit en explicitant :
        ∂f      ∂f
df  =   ∂δ-dδ + ∂H--dH

    =   (sin ϕcos δ - cosϕ sin δcos H )dδ - cosϕ cosδsin HdH               (2)
    =   0,
et donc pour finir
                              dδ
(sinϕ cosδ - cos ϕsinδ cosH )---- = cosϕ cosδ sin H.
                             dH
(3)

En utilisant la notation de D. Savoie Δδ = d-δ-
dH (variation horaire de la déclinaison), on a

(sin ϕcos δ - cosϕ sin δcos H )Δδ =  cosϕ cosδsin H.
(4)

Il s’agit d’une équation transcendante, que l’on peut résoudre par itération. Cependant, il y a plus simple. Δδ étant très faible (δ et H sont deux fonctions du temps, mais δ varie d’environ 46 en six mois, alors que H varie de 15 par heure), on peut déduire de (4) que sin H et donc H le sera également. Par conséquent, on peut considérer que cos H 1, ce qui permet de simplifier le membre de gauche de (4) :

sin ϕ cosδ - cosϕ sinδ cosH   =   sin ϕcos δ - cosϕ sin δ                (5)

                             =   sin(ϕ - δ),                           (6)
et permet donc d’obtenir la relation
           sin(ϕ - δ)
sinH   =   cos-ϕcos-δΔ δ                               (7)
On peut également se contenter de la première simplification (5), ce qui donne
sinH  = (tan ϕ - tanδ)Δ δ.
(8)

La formule (7) diffère légèrement de celle donnée par D. Savoie, qui est en tan H. Cependant, cette différence est en réalité négligeable, car comme on l’a dit auparavant, H étant très petit, on peut utiliser l’approximation sin H tan H H sans modification sensible du résultat, ce qui conduit à la formule « définitive » donnant l’angle horaire de culmination du Soleil

H =  (tan ϕ - tan δ)Δ δ.
(9)

Cette équation est toujours une équation transcendante, puisque δ n’est pas une constante, cependant sa variation temporelle est tellement faible par rapport à celle de H qu’il est inutile de procéder à plusieurs itérations pour affiner la valeur de H, le calcul direct est suffisant, en utilisant δ = δ0, c’est-à-dire la valeur de la déclinaison au méridien.

On peut introduire la distance zénithale du Soleil au méridien z = ϕ-δ0, qui permet d’écrire (7) sous la forme

              ---sin-z----
sinH  ≈ H  =  cosϕ cosδ Δ δ.
                       0
(10)

Les jours d’équinoxe, la formule (9) peut encore se simplifier en considérant la déclinaison comme pratiquement nulle, ce qui conduit à

Hequinoxe = tan ϕΔ δ.
(11)

Utilisons cette dernière formule pour retrouver les résultats fournis par D. Savoie : on se place le 21 mars 2003 (équinoxe de printemps), on a Δδ = 115. À Paris (ϕ = 485011′′), on trouve H = 17s, au Caire (ϕ = 30) on obtient H = 9s, et pour ϕ = 60 on a H = 26s. Ces valeurs correspondent bien à celles données dans l’ouvrage cité.