Le glaçon et l’igloo

Alexandre Vial

24 décembre 2007

Résumé

Un glaçon glisse sans frottements sur la surface d’un igloo. À partir de quel moment le glaçon n’est-il plus en contact avec la surface ? On cherche la réponse pour un igloo sphérique, puis cycloïdal.

1 Igloo sphérique

Un considère un igloo de forme sphérique, la trajectoire du glaçon au contact est donc un cercle de rayon R (figure 1).


PIC

FIG. 1: Igloo sphérique.


La hauteur du glaçon vaut

h =  R sin θ.
(1)

On considère que le glaçon glisse sans frottement à partir du sommet de l’igloo avec une vitesse initiale nulle. Par conséquent, en utilisant le fait que ΔEc = -ΔEp, on peut calculer la vitesse en fonction de θ :

1-  2
2mv   = - mg Δh  = mgR  (1 - sin θ),
(2)

et donc

v2-
R  = 2g (1 - sinθ ).
(3)

On applique ensuite la relation fondamentale de la dynamique ⃗Fext = m⃗γ, les forces qui s’exercent sur le glaçon sont le poids ⃗
P dirigé vers le bas et la réaction normale  ⃗
RN, et on s’intéresse plus particulièrement à la composante normale de l’accélération, ce qui donne

    v2-
- m R  = - mg  sin θ + RN ,
(4)

et en utilisant le résultat donné par l’équation (3), on peut exprimer la réaction de l’igloo sur le glaçon comme

R   = mg  (3 sin θ - 2).
  N
(5)

Cette réaction s’annule (et donc le glaçon n’est plus au contact de la surface de l’igloo) pour

        2-             ∘
sin θ0 = 3 ⇒  θ = 41,81 ,
(6)

ce qui correspond à une hauteur

h = 2R- = 2hmax-
     3       3
(7)

et à une vitesse

    ∘  -----
       2Rg-   vmax-
v =     3   =  √3--.
(8)

2 Igloo cycloïdal

La trajectoire du glaçon au contact est cette fois une arche de cycloïde dont le cercle générateur a pour rayon R, l’altitude peut être exprimée comme

z =  R(1 - cos(t + π)) = 2R sin2 t +-π
                                  2
(9)

0 < t < π représente l’angle dont a tourné le cercle générateur (voir figure 2), et en considérant toujours que le glaçon glisse sans frottement depuis le sommet,

1mv2  = - mg Δh  = 2Rmg  (1 - sin2 t-+-π ) = 2Rmg cos2 t-+-π,
2                                   2                   2
(10)

donc la vitesse vaut

              t + π
v2 = 4Rg cos2 -----.
                2
(11)


PIC

FIG. 2: Igloo cycloïdal.


Par ailleurs, on sait que la tangeante à la trajectoire est définie par

        ∘ --------
dz        2R  - z
--- = ±   -------,
dx           z
(12)

donc la normale à la trajectoire sur la partie descendante est définie par

        ∘ ---z----          ∘ -z--      t + π
tan θ =   ------- ⇒  sin θ =    ---=  sin -----.
          2R  - z              2R         2
(13)

Une autre possibilité pour obtrenir ce résultat est de se souvenir que pour la cycloïde, NM est perpendiculaire à la vitesse, elle-même tangeante à la trajectoire, donc NM est normal à la trajectoire (M est le point de la cycloïde et N le point de contact du cercle générateur sur l’horizontale). NQ est un diamètre du cercle (passant donc par son centre O), le triangle NOM est isocèle, donc par construction 2(π∕2 - θ) + (π - t) = π, donc θ = π---t
  2, et sin θ = sin π---t
  2 = sin π +-t
  2.

On sait aussi que le rayon de courbure est donné par

R  = 4R  sin t +-π,
  c           2
(14)

on peut donc à présent utiliser la relation fondamentale de la dynamique en coordonnées curvilignes

     2
- m v--= - mg  sin θ + R,
    Rc
(15)

soit en utilisant les équations (13) et (14)

                          2t+-π               (             )
R = mg  sin t-+-π - mg  cos--2--= mg  sin t +-π  1 - ----1---  .
             2         sin t+2π            2        tan2 t+2π
(16)

La réaction s’annule pour

tan2 t0 +-π = 1 ⇒  t0 =  π,
       2                2
(17)

ce qui correspond à une altitude

z = R =  hmax-
           2
(18)

et à une vitesse

     ∘ ----   v
v =    2Rg  = -m√ax-.
                 2
(19)